L’aromathérapie

Une autre façon d’utiliser les plantes, différente de la phytothérapie, est d’extraire les essences aromatiques qu’elles contiennent, par expression ou par distillation à la vapeur d’eau. Ces essences, odorantes et volatiles, sont également appelées huiles essentielles. Cette application particulière constitue une branche spécialisée de la phytothérapie : l’aromathérapie.

L’aromathérapie est une spécialité française. On peut l’expliquer par l’histoire, la France utilisant depuis des siècles la distillation de plantes aromatiques pour un usage cosmétique (les grands parfumeurs sont traditionnellement français, et la réputation des parfumeries de Grasse n’est plus à faire). Les plantes contiennent des essences aromatiques, qui peuvent se situer sur diverses parties : feuilles, fleurs, écorce, racine, fruits… Ces essences vont être extraites soit par simple pression (il s’agit notamment des agrumes et l’on parle alors plutôt d’essence), soit par distillation. La technique de l’enfleurage (destinée en particulier aux fleurs délicates qui ne peuvent être distillées, comme le jasmin), consiste à déposer les fleurs sur une graisse nommée axonge, qui va absorber les HE pour être elle-même ensuite distillée ou “lavée” à l’alcool ; elle concerne plutôt la parfumerie et la cosmétologie et n’est pas utilisée en aromathérapie médicale.

Le terme d’aromathérapie lui-même fut inventé par René-Maurice Gattefossé (1881 – 1950), un biochimiste parfumeur qui découvrit par hasard les vertus antibactériennes et cicatrisantes de l’huile essentielle de lavande après s’être brûlé la main et en avoir utilisé, en ayant à sa portée, pour constater un soulagement rapide et, au bout de quelques jours d’utilisation, une cicatrisation impressionnante. Il consacra ensuite de nombreux travaux à l’utilisation des huiles essentielles.

Depuis, de nombreux scientifiques, chercheurs, médecins se sont intéressés à nouveau et de façon plus complète à l’utilisation thérapeutique des huiles essentielles. Parmi les plus célèbres on retrouve notamment Pierre Franchomme (né en 1943, qui introduisit la notion de chémotype dans les années 70), le Docteur Jean Valnet (1920 – 1995), Dominique Baudoux (qui dirige le collège international d’aromathérapie) …

Notons que les huiles essentielles s’utilisent en mode externe (massage, application, diffusion atmosphérique, inhalation, sauna facial, bain…) ou interne (sur un sucre, dans un miellat, dans une gélule vide ou sur un comprimé neutre, un bout de pain, en sirop, en préparation dans un suppositoire …). La plupart des huiles essentielles sont en vente libre dans les pharmacies, magasins de diététique ou d’alimentation biologique, par correspondance… Préférez des huiles essentielles chémotypées issues de plantes provenant de l’agriculture biologique.