La phytothérapie, “se soigner avec les plantes”, est une notion qui remonte aussi loin que la vie sur terre… et qui commence par le choix des plantes avec lesquelles se nourrissent les humains, mais également les animaux. Les premiers hommes ont appris à discerner les plantes bienfaisantes des plantes toxiques par l’expérience, en transmettant d’abord oralement puis par écrit leurs enseignements, de génération en génération. Au début, les plantes étaient mâchées ou appliquées en cataplasme, puis avec la découverte du feu on les a graduellement consommées en décoctions et tisanes, et bien sûr intégrées à des plats ! Les plantes aromatiques, que l’on ajoute à la cuisine des aliments souvent intuitivement et en reproduisant des gestes transmis par nos parents et grand parents, ont été sélectionnées au cours des siècles, pour leurs vertus gustatives mais aussi curatives (du fenouil pour aider à la digestion…). Un peu de basilic parsemé par habitude dans la salade de tomates en été, c’est un geste du quotidien reproduit par mimétisme familial, culturel, parce que c’est « bon » : bon pour les papilles sans doute, mais peut-être aussi apprécié « instinctivement » car c’est également bon pour notre organisme, en cette saison, dans cette région…
Au cours des siècles et avec l’évolution humaine, la phytothérapie est devenue une science, un ensemble de pratiques pharmaceutiques et médicales utilisant un panel de plantes répertoriées et connues pour leurs effets thérapeutiques. L’expérience, la recherche et la pratique ont permis de développer l’usage des végétaux en tant que médicaments et produits de soin ; de cueillir, cultiver et récolter les parties des plantes sélectionnées pour leurs vertus préventives ou curatives (les feuilles, les bourgeons, les fleurs, les écorces, les racines, ou encore la plante dans son intégralité). Les premiers médecins étaient également et même avant tout des herboristes…
Le plus célèbre d’entre eux est sans doute Hippocrate, qui rédigea de nombreux manuscrits répertoriant plusieurs centaines de végétaux et leurs utilisations thérapeutiques, et introduisit la notion de potentiel de guérison (force vitale), mais déjà voici des millénaires, on cultivait et utilisait les plantes pour soigner en Chine et dans l’Egypte antique, bien sûr, on s’en servait également pour embaumer les corps des momies. Les Arabes quant à eux, ayant inventé l’alambic au Xème siècle (Perse), avaient commencé à les distiller pour obtenir les huiles essentielles, « redécouvertes » en France au XXème siècle et identifiées comme une branche distincte de la phytothérapie sous l’appellation d’ « aromathérapie » au début du siècle dernier.